Joseph-Henri Ouellet livre un témoignage émouvant

Par Daniel Migneault
Joseph-Henri Ouellet livre un témoignage émouvant

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Le 10 septembre 1939, le Canada annonçait officiellement qu’il prenait part à la seconde guerre mondiale. Joseph-Henri Ouellet se souviendra toujours de cette date qui allait changer sa vie à jamais.

M. Ouellet a livré son témoignage lors d’une conférence dans le cadre des Fêtes du 150e anniversaire de Chambord. Une trentaine de personnes s’était déplacée pour entendre ses souvenirs.

Joseph-Henri Ouellet est le neuvième d’une famille de dix enfants. Il avait sept ans lors du déclenchement de la guerre. «À l’époque, il n’y avait pas de télévision. On ne savait pas trop ce qui se passait. On a appris que le monde était en guerre dans les journaux. Mon frère René s’est engagé volontairement dans l’armée en 1941. Mon père et ma mère ont tout fait pour l’empêcher de devenir soldat. René ne voulait pas se cacher pour éviter le service militaire. Mes parents l’ont finalement laissé faire», relate-t-il. «Lorsqu’il est parti pour s’entraîner en Angleterre, ma mère a dit qu’on ne le reverrait plus. Les sentiments d’une mère, ça ne trompe pas. Le 6 juillet 1944, René est parti avec son régiment pour libérer la France. Nous avons reçu sa dernière lettre le 4 août 1944», se souvient-il.

Les communications étaient beaucoup moins efficaces qu’aujourd’hui. René Ouellet, fils de Chambord, est mort le 4 août 1944. Sa famille a appris la nouvelle seulement le 12 août. Ironie du sort, ses proches célébraient le mariage de l’un de ses frères alors que René perdait la vie au combat.

Quelques années plus tard, le soldat Henri Roy, le frère d’armes de René Ouellet, se présenta au domicile de la famille Ouellet à Chambord. Il raconta alors à la famille les circonstances de la mort de René. Alors que les soldats étaient rassemblés à la cantine, un obus est tombé sur le bâtiment. L’attaque a fait neuf morts et 55 blessés. Le soldat Henri Roy est demeuré aux cotés de son frères d’armes jusqu’à ce qu’il succombe à ses blessures. René Ouellet repose en paix dans un cimetière de la France.

Témoin de l’histoire

Joseph-Henri Ouellet est demeuré profondément marqué par cette guerre qui lui a fait perdre un frère. «Les soldats ont enduré beaucoup de souffrance et de misère. Les familles n’ont pas tout su car l’armée censurait les lettres. René n’a jamais regretté de s’être engagé, seulement d’avoir fait de la peine à ses parents», affirme-t-il. «Hitler a constitué son armée sans que personne ne le sache, poursuit-il. Je ne sais pas pourquoi personne ne s’en est rendu compte. Il était très bien organisé. Il voulait être le maître du monde. Heureusement que les pays se sont alliés pour le battre sans quoi, on ne se regarderait pas de la même façon aujourd’hui.»

L’émotion remonte à la surface lorsque Joseph-Henri Ouellet voit les soldats canadiens partir pour l’Afghanistan. Selon lui, il n’y aura plus jamais de guerre aussi dure que la deuxième guerre mondiale.

Ce témoin de l’histoire aujourd’hui âgé de 75 ans considère important de partager ses souvenirs avec la nouvelle génération. Il restera marqué à jamais par ce conflit. Il se rappellera à jamais de son frère, René Ouellet, l’un des deux fils de Chambord à être tombé au combat.

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