Des bonbons et une lettre pour commémorer le drame de la Polytechnique

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Le 6 décembre prochain, 16 ans se seront écoulés depuis qu’un homme a décidé de s’emparer de la vie de 14 jeunes femmes à l’École polytechnique de Montréal. Dans le cadre de cette journée commémorative, le CALACS Entre Elles a décidé de poser une action visant à créer des actions non violentes. Dans cinq restaurants de Roberval et de Saint-Félicien, des bonbons seront accompagnés de messages visant à poser un geste et à réfléchir sur la violence seront donnés aux clients. Reprenant le concept des biscuits chinois visant à devenir un peu plus zen, le CALACS espère que cette journée ira au-delà du souvenir. Cette intervention du CALACS est accompagnée d’une lettre signée par Isabelle Fortin que nous publions ici.

Il y a de ces souvenirs qui nous attristent et qui nous amènent à réfléchir. La journée du 6 décembre 1989 en est sûrement un de ceux-là… Cette terrible journée où en l’espace d’un court moment, un homme s’est emparé de la vie de 14 jeunes femmes à la polytechnique de Montréal. Un homme qui a manifesté sa colère, voire sa haine envers les femmes en utilisant, comme moyen, la violence.

Depuis ce jour, 800 autres femmes ont été tuées par un homme au Québec. Cet homme était un conjoint dans le cas de Lise Legault, 35 ans tuée par Patrick Adam, 36 ans. Cet homme était un ex-conjoint, dans le cas de Jessica Racine, 19 ans tuée par Jimmy Laforest, 23 ans. Cet homme était un père, dans les cas d’Éva et d’Alia, 17 et 10 ans, tuées par Dragolub Tsokovitch. Cet homme était un ex-collègue de travail, dans le cas de Brigitte Serre, 17 ans tuée par Sébastien Simon, 18 ans, etc, etc, etc.

Depuis 1989, 800 femmes ont été tuées par des hommes que l’on a dépeints comme étant malheureux, isolés, dépressifs, alcooliques, dépendants aux jeux, vivant mal l’annonce d’une séparation, ayant eu une enfance difficile, ayant des problèmes de santé mentale, etc, etc, etc. Comme si ces problématiques pouvaient justifier le fait d’avoir commis un meurtre.

Il est évident que chacun d’entre nous aura à affronter une multitude d’épreuves au cours de son existence. Celles-ci nous amèneront à ressentir différentes émotions tantôt positives tantôt négatives mais il n’en tiendra qu’à nous de ¨choisir¨ de quelles manières nous gèrerons ces émotions afin de passer au travers de ces épreuves.

La souffrance ne doit jamais justifier la violence. Des hommes ont ¨choisi¨ d’enlever la vie tandis que d’autres choisiront d’aller chercher de l’aide.

Pour le CALACS Entre Elles, au-delà du souvenir, il faudra continuer d’agir contre la violence faite aux femmes.

Isabelle Fortin pour le CALACS Entre Elles

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