L'histoire de Jeannette, la petite orpheline

L'histoire de Jeannette, la petite orpheline

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La rencontre

Été 2002, je profite de ma présence à Roberval pour aller visiter le cimetière privé des Dames Ursulines. Cimetière qui est depuis peu accessible, à la suite de l’incendie qui détruisit une bonne partie du bâtiment quelques mois plus tôt.
Un peu en retrait, une petite pierre tombale, isolée, sous un talus. Naturellement intrigué, je vais lire. Ce n’est qu’après une seconde lecture que je réalise vraiment que la personne sous cette pierre n’est pas une religieuse, mais une petite fille de dix ans, Jeannette Couchy, décédée le 3 juin 1901.
Ceci allait être le point de départ d’une longue quête, afin de découvrir qui était cette petite, et pourquoi elle se retrouvait ainsi seule, isolée, dans un cimetière de religieuses. Plus de quinze ans plus tard, cette recherche est encore active, pour combler les quelques trous restants. Encore en 2017, de nouveaux éléments s’ajoutaient.

C’est sous cet arbuste, au centre, que la pierre de Jeannette se trouvait.
Source: Christian Tremblay

Je voulais connaître son histoire. Histoire que je vais vous raconter aujourd’hui.

Un début difficile

Mon premier réflexe est évidemment de communiquer avec la maison mère des Ursulines de Québec. Une dame, fort gentille, me revient quelque temps plus tard avec le résultat de sa recherche. Honnêtement je ne m’attendais à rien.
Toutefois, coup de chance, cette dame avait des choses à me dire! À savoir, que selon ses documents, Jeannette Couchy était:
« Née d’une fille-mère dans un village du nom de Haut-Sable, Jeannette Couchy a été confiée au curé dudit village. Après quelque temps, le curé, par des circonstances inconnues, l’a finalement lui-même confiée aux Ursulines du couvent de Roberval. La petite y a vécu le reste de sa vie et est décédée en 1901, à ce couvent, d’une maladie cardiaque.»
Toujours selon les archives des Ursulines, « Jeannette était une enfant enjouée et intelligente. Toutefois, elle avait une grande tendance à défier l’autorité. Également, les sœurs du couvent de Roberval l’ont un peu adoptée et elles la considéraient presque comme leur enfant. L’été, lorsque toutes les autres fillettes quittaient, Jeannette restait seule avec les sœurs. »

Le cimetière privé des Dames Ursulines de Roberval, quelques mois après l’incendie de 2002.
Source: Christian Tremblay

C’était déjà beaucoup, et très intéressant. Surtout qu’en prime, il y avait des détails biographiques concernant la personnalité de Jeannette, et ses occupations.
Toutefois, pendant très longtemps, il fut impossible de retrouver un village ou une paroisse Haut-Sable . Le nom Couchy n’existait pas non plus. J’étais bloqué.

La lumière enfin!

Plusieurs années plus tard, un document, disponible sur le web depuis peu, me permit d’avancer: l’acte de décès de la petite dans le registre paroissial de Roberval.
Il se lit comme suit:
« Le cinq juin 1901, nous prêtre sousigné avons inhumé dans le cimetière des révérendes dames Ursulines de cette paroisse le corps de Marie-Jeannette, fille issue du légitime mariage de George Couchy et de Marie-Jeannette Winton de la paroisse aux sables de l’État de Michigan, décédée l’avant-veille dans cette paroisse à l’âge de 9 ans. Présents à l’inhumation Thomas-Louis Paradis et Joseph Gauthier qui ont signé avec nous lecture faite »
Plus question donc de fille-mère , puisque Jeannette était issue d’un mariage légitime. Aussi, je pouvais enfin m’accrocher à un lieu concret, que je ne connaissais pas, soit la paroisse Haut-Sable , au Michigan.

L’histoire de Jeannette, la petite orpheline du Michigan

L’histoire de la famille Cauchy en lien avec la petite Jeannette débute en 1856 au Québec, plus précisément à Lévis, sur la rive-sud de la Vieille Capitale. Cette année-là, un certain Pierre Cauchy épouse Mary Bernard. Après quelques années, le couple va s’établir dans la région de Tinwick, près de Sherbrooke.
En 1871, dans le recensement de Tinwick, nous pouvons constater que Pierre Cauchy et Mary Bernard ont déjà plusieurs enfants, dont George, le futur père de la petite Jeannette, qui à ce moment a cinq ans.

Mary Bernard, épouse de Pierre Cauchy et grand-mère de Jeannette. Cette dame, avant son décès en 1896, s’est occupée de sa petite-fille.
Source: Courtoisie d’un descendant américain de la famille

En 1878, malgré leur âge certain, Pierre Cauchy et Mary Bernard décident de suivre la grande vague migratoire des canadiens-français et vont s’établir, avec tous leurs enfants, dans la région de Haut-Sable, Michigan.
Recensement de la région de Haut-Sable, Michigan, en 1880. George, futur père de Jeannette, a 14 ans.
Source: recensement des États-Unis

Mariage de George Cauchy et Marie-Jeannette Winton

C’est en 1889 que George Cauchy, qui a maintenant 23 ans, épousa Marie-Jeannette Winton, qui elle, est âgée de seulement 14 ans. Ils s’établissent dans un petit village nommé Comins. Pendant quelque temps, tout semble au beau fixe pour le couple.

La naissance de Jeannette

C’est le 13 mars 1892 que nait Jeannette Cauchy. Déjà, un premier petit mystère plane au sujet de cette naissance. En effet, l’acte de naissance mentionne que George, son père, est absent de la vie de Marie-Jeannette. Toutefois, et nous le verrons plus loin, il n’est pas décédé.

Acte de naissance de Jeannette, le 13 mars 1892. Un destin bien particulier l’attendait…
Source: Registre des naissances de l’État du Michigan

Une suite de malheurs en peu de temps

Afin de mieux comprendre les circonstances qui ont entouré l’arrivée de la petite Jeannette dans la région, il est nécessaire de se faire une idée de l’ambiance qui régnait dans les familles Cauchy et Winton avant même la naissance de celle-ci. Pour ce faire, nous devons élargir nos horizons et faire entrer d’autres personnes de ces familles dans l’histoire qui nous concerne. Je vais aller à l’essentiel, car il y aurait beaucoup plus à dire.
– 1890, le père de Marie-Jeannette Winton, Robert H. Winton, décède, à l’âge de 54 ans.
– Mars 1892, naissance de Jeannette Cauchy
– Début août 1892, Jessie, sept ans, soeur de Marie-Jeannette, se noie dans une rivière. Elle jouait avec l’une de ses amies, Cora Moe.
– Mi-août 1892, Mary M. Benjamin, mère de Marie-Jeannette, se marie avec Joshua Moe, qui est le père de la petite Cora Moe. Mary M. Benjamin se marie donc une semaine après le décès de sa fille Jessie.
– Fait à noter, quelques mois avant ce mariage, la première femme de Josua Moe s’était suicidée avec du poison à rat.

Cora Moe, en 1901. Elle était dans l’entourage proche de la famille et avait huit ans lors de la naissance de Jeannette. En 1892, elle subit le suicide par poison de sa mère et assista à la noyade de Jessie Winton, soeur de Marie-Jeannette, mère de Jeannette. Plus tard, elle sombra dans la prostitution et se suicida à son tour, en se jetant en bas d’un pont. Son conjoint de l’époque se suicida aussi, 24 heures plus tard.
Source: Findagrave.com

– 27 octobre 1892…
Cette date est importante. Le 27 octobre 1892, Marie-Jeannette Winton, femme de George Cauchy et mère de Jeannette, décède, à l’âge de 17 ans. Elle meurt de la typhoïde.
À ce moment précis du récit, Jeannette se retrouve sans mère, et, toujours pas de signe de vie de son père George. Tout porte à croire que la petite a été hébergée par ses grands-parents maternels, Pierre Cauchy et Mary Bernard.
– 1893, décès de Pierre Cauchy, mari de Mary Bernard, père de Marie-Jeannette et grand-père de Jeannette, à l’âge de 63 ans.
– Juillet 1896, autre moment important. Mary Bernard décède à son tour. Laissant de nouveau la petite Jeannette sans endroit où aller.
Pierre tombale de Pierre Cauchy et Mary Bernard, au Michigan. Aujourd’hui, ce cimetière abandonné ne contient plus que quelques pierres, dont celle des Cauchy. Il est réputé hanté par un jeune homme se nommant Jimmy Davis, mort noyé tout près. Il serait tombé dans la rivière en voulant chanter sur un billot pour impressionner ses amis. Selon la légende, c’est cette chanson fantomatique que nous pouvons entendre dans le cimetière, où Davis se trouve, encore aujourd’hui.

Catherine Cauchy et le curé du village

Catherine Cauchy, soeur de George Cauchy, est à ce moment le seul membre de la famille Cauchy encore à Haut-Sable. Dans ce village, le curé en fonction depuis 1893 est Joseph-Julien Doucet, un Québécois de souche.
C’est CE CURÉ qui a confié la petite Jeannette aux soeurs Ursulines. Revoici un extrait de la documentation des Ursulines: « Née d’une mère-fille dans un village du nom de « Haut-Sable », Jeannette Couchy a été confiée au curé dudit village. Après quelque temps, le curé, par des circonstances inconnues, l’a finalement lui-même confiée aux Ursulines du couvent de Roberval. »
Toutefois, il est bon de préciser que les circonstances inconnues , dont parle la citation demeurent, à ce jour, encore toutes aussi inconnues. Il a été impossible jusqu’à maintenant de trouver un lien solide entre ce curé et les Ursulines, soit de Québec, soit de Roberval. Nous savons que c’est lui, mais nous ignorons le comment .
Ce curé n’avait aucun lien familial avec le Saguenay-Lac-Saint-Jean et il n’y a jamais travaillé. Malgré quelques pistes encore trop ténues pour être exposées, ce bout de l’histoire demeure un mystère pour le moment.

La famille Cauchy a laissé son nom à deux endroits dans la région de Haut-Sable. Aujourd’hui, il y a une route et une rivière Cauchy.

Les circonstances de l’arrivée de Jeannette dans la région

Nous sommes donc à la fin de l’année 1896. Jeannette a maintenant quatre ans. Sa mère est décédée et son père, George, toujours introuvable, pour ce que nous en savons. Du côté du Michigan, rien de particulier ne semble se passer en 1897 et les premiers mois de 1898. Jeannette demeure, comme nous le disions, soit chez Catherine Cauchy, ou, moins probable, avec le curé Doucet.
Nous allons profiter de ce moment de tranquilité aux États-Unis pour nous transporter à Roberval et planter le décor pour l’arrivée de la petite, car cette date approche à grands pas.

Janvier 1897, un drame épouvantable

Ce drame fera l’objet d’une chronique complète dans deux mois. Pour cette raison je ne vais qu’en parler brièvement, mais c’est nécessaire, puisqu’elle a un lien avec la petite Jeannette. Le 7 janvier, un incendie détruisit une grande partie du couvent des Ursulines de Roberval. Sept religieuses y perdirent la vie. Heureusement, nous étions encore pendant la période de congé des fêtes pour les élèves. Ainsi, seules quatre étudiantes étaient présentes lors de l’incendie.
Parmi elles, les soeurs Connolly. Deux soeurs orphelines qui étaient chez les Ursulines en permanence depuis trois ans.

Au lendemain de l’incendie, le journal Français Le Petit Parisien publie en première page une gravure de ce qu’il lui a été raconté. On y voit une jeune élève dans les bras d’une soeur Ursuline. Cette gravure est erronée sous plusieurs aspects, comme par exemple le fait que les religieuses étaient prisonnières de barreaux, ce qui est faux.
Source: Coll. privée Christian Tremblay

Janvier 1898, le décès de l’une des soeurs Connolly

Le destin étant parfois fort ironique, un an jour pour jour après, le 7 janvier 1898, l’une des deux soeurs Connolly, Annie, décède, à la suite de ce qui est décrit comme étant une complication au coeur après quelques jours de maladie. Annie Connoly sera inhumée dans le cimetière des Ursulines, avec les mêmes religieuses qui lui avaient sauvé la vie l’année précédente en sacrifiant la leur.
Même si ce n’était pas leur mission première, les soeurs Ursulines se faisaient un devoir d’héberger une ou deux petites orphelines. Cette habitude charitable faisait partie des choses qu’il fallait faire , tout simplement. Je ne veux surtout pas avoir l’air cruel, mais le décès malheureux d’Annie Connolly libérait une place pour une nouvelle orpheline à s’occuper. La vie, parfois, est ainsi faite…

Jeannette arrive à Roberval!

C’est donc à l’automne 1898 que Jeannette Cauchy, qui a maintenant six ans et demi, fait son entrée au couvent des Ursulines de Roberval. Selon les annales des Ursulines, elle est décrite comme « bien charmante, mais un peu gâtée ». Également, on mentionne qu’elle est reçue pour toute la durée de ses études.
Si nous reprenons depuis le début tout ce qu’il est possible de savoir à propos de sa personnalité, elle est charmante, enjouée et intelligente, tout en étant un peu gâtée et elle défie l’autorité.
Bref, elle est vivante, a du caractère et n’était pas habituée de se faire dire non !

Photographie des pensionnaires du couvent en 1899. Est-ce que Jeannette s’y trouve? Sans en avoir la certitude, les chances sont bonnes. En 1900, le couvent comptait 65 pensionnaires, ce qui est le nombre approximatif de cette photographie. Jeannette ayant sept ans à ce moment, elle se trouverait sans doute parmi les fillettes de la rangée du bas.
Source: Biographie de Mère Saint-Raphaël, fondatrice des Ursulines de Roberval.

La vie de Jeannette au couvent

À n’en pas douter, Jeannette avait un statut particulier à l’intérieur du couvent. Les notes des Ursulines mentionnent qu’elles l’avaient adopté . Partant de ce fait, elles la considéraient un peu comme leur fille. Si, pendant l’année scolaire, Jeannette devait avoir à peu près la même vie que toutes les autres fillettes, c’est surtout pendant les étés 1899 et 1900 que cette différence était marquante.
La documentation mentionne que Jeannette passait ses étés seule avec les religieuses. Nous pouvons supposer qu’elle participait, à la mesure d’une enfant de son âge, aux divers travaux du couvent. Aussi, une fillette de sept ou huit ans a besoin de bouger et d’amis. J’ai peine à l’imaginer s’amusant seule ces deux étés dans la cour arrière du couvent. Peut-être avait-elle des permissions pour fréquenter les enfants de son âge dans l’entourage de l’institution. Il est aussi fort possible que ses amis pouvaient venir jouer avec elle dans la cour.
C’est exactement le même principe pour, par exemple, le congé de la période de Noël.
Bien sûr, tout ceci n’est que supposition, mais il serait logique de croire que Jeannette, à son âge, n’était pas cloîtrée comme les religieuses!

Le décès de Jeannette Cauchy, petite orpheline

Mourir à neuf ans est profondément injuste. On aura beau dire que c’était comme ça dans ce temps-là et que ça arrivait souvent , le fait demeure. Objectivement, Jeannette n’était pas plus ni moins importante pour la société que toutes les autres petites orphelines, sauf que parfois, l’objectivité a l’effet pervers de se couper des émotions que nous devrions avoir.
Jeannette ne l’a pas eu facile, comme on dit. Nous ne savons même pas si elle a vu son père, sa mère est décédée alors qu’elle avait sept mois, elle s’est fait barrouetter dans sa famille d’une personne à l’autre, aurait vécu chez un curé, et s’est fait expédier à plus de mille kilomètres de ses racines.
Fort heureusement, et malgré le fait qu’elle devait bien savoir qu’elle était différente, puisque sans parents, son passage au couvent de Roberval a sans aucun doute eu un effet salutaire dans sa vie. Considérant l’époque, il y avait de la stabilité, de la sécurité, des valeurs, et, à quelque part, sans doute des sentiments de la part des religieuses envers la petite.

L’arrière du couvent à l’époque où Jeannette le fréquentait.
Source: Livernois

Printemps 1901

Au printemps 1901, Jeannette est avec les Ursulines depuis deux ans et demi. Nous n’avons pas beaucoup de détails sur la nature exacte de sa maladie, mais les archives mentionnent qu’elle était malade depuis plusieurs mois, et que c’était lié à son coeur.
Dans son livre Les pionnières , Irène-Marie Fortin a écrit deux passages concernant Jeannette Cauchy. En voici un, dans son intégralité:
« Le 3 juin 1901, les religieuses ont la douleur de voir s’éteindre Jeannette Couchy, leur petite protégée âgée de neuf ans. Malade depuis le printemps, elle a été entourée de la sollicitude et de la tendresse des Mères. Malgré leur bons soins, elle succombe à une crise cardiaque dans l’espace de quelques jours. Elle repose au cimetière de la communauté, tout près de sa compagne Annie Connolly. »
L’auteure Irène-Marie Fortin a tiré ces informations à partir des archives des Dames Ursulines.

Le cimetière municipal de Roberval aujourd’hui, endroit où tous les corps ont été transférés après l’incendie de 2002. Jeannette s’y trouve actuellement, avec son nom bien inscrit sur l’une des stèles.
Source: Christian Tremblay

George, son père

Nous décrivons Jeannette, depuis le début de cette chronique, comme étant une orpheline. Elle l’était dans les faits, mais son père biologique, lui, était bel et bien en vie tout ce temps. Au fil des ans, je l’ai traqué jusqu’au fin fond des États-Unis via tout ce qu’il était possible de trouver. Vous dire que j’ai creusé serait un euphémisme.
Dans les documents, George Cauchy réapparaît en 1898, lors d’un mariage, à plusieurs centaines de kilomètres de Haut-Sable. Il a changé d’État et vit maintenant au Minnesota. Malheureusement, cette seconde femme, Adèle Mailloux, décède en même temps que son enfant en tentant de le mettre au monde.
Moins de deux ans plus tard, Cauchy retourne au Michigan et se mari une troisième fois. Le nom de sa femme est Anna Farley. C’est à partir d’ici que pour nous, ça devient intéressant.
Le premier enfant de ce couple sera une fille, Annie Delema Cauchy. Un autre malheur arrive puisque la fillette décède à son tour, à l’âge de seulement un an. Outre ce triste drame, ce qui est fascinant ici, c’est la cause du décès de la petite. J’ai mis la main sur le rapport du médecin.

Acte de décès de la petite Annie Delema. À droite, au centre du document, l’écriture manuscrite du médecin mentionne la cause du décès.
Source: Archives médicales du Michigan

Une dilatation du coeur… qui à cet âge, ne pouvait être que génétique.
Voici, en résumé, ce que dit la médecine aujourd’hui à ce sujet:
– Une malformation cardiaque a souvent une cause héréditaire
– La mère ou le père peut transmettre le gène qui cause la maladie
– Dans le cas du père, son enfant a une chance sur deux de recevoir ce gène
– Un enfant atteint, à cette époque, vit rarement plus de dix ans, et décède souvent en bas de deux ans.
Évidemment, nous sommes plus de cent ans après les faits, mais si au moins deux de tes enfants décèdent d’une maladie cardiaque en bas âge, il est normal de regarder du côté de la génétique, et dans notre histoire, constater que si c’était le cas, ce gène défectueux provenait de George Cauchy.
La pierre tombale de George Cauchy, père de Jeannette, et de sa troisième femme, Anna. En 1907, ce couple eut une fille. Ils la baptisèrent… Jeannette. Ils ont laissé une grande descendance dans cette région et à plusieurs endroits aux États-Unis.
Source: Findagrave

Les Dames Ursulines

En terminant ce récit, qui résume un document de plus de soixante pages de recherche, il serait injuste, je crois, de ne pas saluer la bienveillance des Dames Ursulines auprès de la petite Jeannette Cauchy. À l’époque, on le sait, tout était difficile, et la vie était bien fragile.
Malgré ces difficultés évidentes, elles ont été, à leur manière, les vrais parents de Jeannette.
Non, ce n’est pas une mince consolation. Le passage de la petite, dans notre région, aura été certainement plus que salutaire pour elle. La maladie l’a fait partir trop tôt, et nous ne saurons jamais ce qu’elle aurait pu devenir.

Recensement des Dames Ursulines en 1901. Toutes ces religieuses ont été, à leur manière, des mères pour Jeannette Cauchy.
Source: Recensement du Québec, 1901.

Mais faire ce que nous pouvons avec ce nous avions, était souvent la norme, en ces temps où survivre était quotidien, et vivre, un espoir.
Site Internet Saguenay-Lac-Saint-Jean histoire et découvertes historiques:
https://slsjhistoire.com/
Christian Tremblay, chroniqueur historique]]>

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3 thoughts on “L'histoire de Jeannette, la petite orpheline

  1. Sur la stèle dans le cimetière de Roberval, elle est identifiée »Couchy » au lieu de »Cauchy ».

  2. Très intéressante toute cette histoire, merci pour la petite de nous faire connaitre son existence. J’ai beaucoup aimée et souhaite lire encore d’autres histoires.

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