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RODÉO. Le Festival équestre de Saint-Tite s’apprête à livrer une bataille afin de préserver l’âme des événements équestres, tel le Festival du Cowboy de Chambord. Pour le président de l’évènement Chambordais, Denis Gagnon, ce dossier mérite un important suivi, car plus d’une cinquante de rodéos est présentée au Québec durant la période estivale.
« Ce que nous vivions aujourd’hui, on a de la misère à le croire. La culture du rodéo fait partie intégrante de notre histoire. C’est un mode de vie pour plusieurs personnes, et ce, autant pour les participants que les spectateurs. Actuellement, la poursuite vise uniquement le Rodéo de Montréal, mais si le poursuivant obtient son injonction le 16 juin, il pourra amener les procédures vers une seconde phase pour arrêter le Rodéo de Montréal, mais également en venir à l’abolition de l’ensemble des rodéos produits en province », explique M. Gagnon.
Le Festival du Cowboy de Chambord présente le rodéo depuis environ 20 ans. Pour cet organisme, le rodéo est la signature de l’événement.
« J’ai discuté avec des gens de Saint-Tite cette semaine et ils me demandaient qu’est-ce qui va advenir de notre festival si le rodéo disparaissait. Selon moi, c’est la mort de notre événement. Une partie importante de nos revenus découle des entrées au manège », souligne Denis Gagnon.
L’organisation du Festival western de Saint-Tite mènera la bataille juridique. Avec une expertise importante en la matière, l’organisation pourra faire valoir son point de vue.
« C’est probablement la seule organisation qui peut défendre la cause. Le promoteur du Rodéo de Montréal en est à sa première expérience. Il n’a pas les reins assez solides pour livrer une bataille de la sorte. Saint-Tite se fait donc le porte-parole afin de préserver cette culture au Québec. La présentation du rodéo au Festival du Cowboy de Chambord dépend du Festival de Saint-Tite, car les Productions WildTime appartiennent à l’organisation de Saint-Tite. Bref, nos événements sont liés. Si on s’en prend à Saint-Tite, on s’en prend également à nous. Le poursuivant n’a peut-être jamais mis les pieds dans la région. Il ignore totalement l’impact économique, mais également social de son action pour nos milieux », affirme Denis Gagnon.
La bête au premier plan
Denis Gagnon souligne qu’il y a peut-être de l’éducation à faire quant à l’arrière-scène des rodéos.
« Les animaux sont extrêmement bien traités. Le bien-être de la bête passe avant tout, et ce, autant pour l’organisation que pour le propriétaire de l’animal. Les propriétaires de bête traitent leur bête afin d’en faire des champions. Ils font tout pour que ces bêtes performent et soient en santé. C’est dans leur intérêt de prendre soin d’elles. Aucun propriétaire n’a d’intérêt à ce que les bêtes soient maltraitées. La performance de la bête dans le « ring » peut saisir, mais encore là, il faut que les gens s’informent sur la pratique avant de sauter rapidement aux conclusions », souligne M. Gagnon.
Ce dernier souligne qu’à Chambord, le site est ouvert ce qui permet aux spectateurs d’observer la préparation de la bête avant son entrée dans le manège.
À l’aube du 25e anniversaire de l’événement, Denis Gagnon souligne que le conseil d’administration du Festival du Cowboy analysera la situation lors de leurs prochaines rencontres et suivra attentivement le dossier. Les gens qui veulent démontrer leur appui peuvent le faire en signant la pétition « Préservons le rodéo » disponible en ligne ou en joignant le mouvement « Je suis rodéo ».
Rappel des événements
Décès d’un cheval : Le dimanche 28 mai, la nouvelle de la mort d’un cheval lors d’une compétition de rodéo à Saint-Tite a fait grand bruit. Après que son cowboy ait été éjecté, il a effectué une chute s’infligeant des dommages à la moelle épinière. L’organisation a rappelé que toutes les mesures sont prises pour assurer le bien-être des animaux.
Procédures judiciaires : Avant même le décès du cheval, le professeur de droit Alain Roy a déposé des procédures judiciaires pour empêcher la tenue du rodéo de Montréal prévu lors des fêtes du 375e anniversaire qui doit avoir lieu du 24 au 27 août. Il se base sur la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal adoptée en 2015 par le gouvernement du Québecé
« Nous sommes à la première étape du processus judiciaire. Sur différentes tribunes, Alain Roy a affirmé qu’il allait tester les limites de la loi. L’injonction vise à interdire le rodéo à Montréal prévu du 24 au 27 août. Nous prenons le dossier plus qu’au sérieux. On va se défendre parce que ça fait 50 ans que ça va bien. […] On veut aussi préserver l’activité culturelle et économique de 50 autres rodéos au Québec », mentionne le directeur général du Festival western de Saint-Tite, Pascal Lafrenière.
« On nous attaque avec des présomptions. Ça sera aux gens de démontrer que les animaux dans les rodéos sont maltraités et qu’on contrevient à la loi. On a pris les meilleurs avocats disponibles parce que c’est clair qu’on joue notre survie. S’il n’y a pas de rodéos, il n’y a pas de Festival western de Saint-Tite », souligne-t-il.
Avec la collaboration de l’Hebdo du Saint-Maurice
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