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ÉCONOMIE. L’annonce officielle était attendue depuis quelques semaines. Après, plusieurs années de travail, le Collège d’Alma et son centre collégial de transfert des technologies, Agrinova, se sont associés à BioChar Borealis, Pekuakamiulnuatsh Takihikan et la MRC du Domaine-du-Roy afin d’implanter un centre de recherches spécialisé utilisant la biomasse forestière et végétale.
Le centre de recherche utilisera le biochar qui est obtenu à la suite d’un procédé d’extraction de la biomasse forestière. Le biochar ou biocharbon peut être utilisé pour enrichir le sol. Ce produit a donc de belles propriétés qui lui permettent entre autres de capter une quantité et une qualité d’eau, mais également les nutriments dans le sol, au même titre qu’un engrais. Bref, pour les partenaires du projet, c’est un champ d’expertise et de connaissances qui s’ouvre.
« C’est une excellente nouvelle pour le développement de l’économie de notre secteur et particulièrement pour notre première nation. Nous avons grandement besoin dans nos milieux de projets qui vont créer de la vitalité et de la perspective d’emploi. Nous croyons qu’au moins une douzaine d’emplois sera créée d’ici la fin de l’année 2018. Nous souhaitons faire grandir ce nombre le plus rapidement possible par la suite », mentionne le chef des Pekuakamiulnuatsh, Gilbert Dominique.
La diversification de l’économie demeure un enjeu important pour l’ensemble de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le projet de Biochar Boréalis, axé sur le savoir, correspond à cette vision du développement et de la diversité de l’économie.
Que le début
Il reste encore beaucoup de travail à faire, dont la construction du bâtiment qui sera érigé dans le parc industriel de la communauté autochtone.
« Nous avons autorisé la somme de 750 000 $ pour la construction de l’usine évaluée à 1,5 M$ qui permettra d’accueillir le projet dans notre communauté. C’est l’un des premiers déploiements importants de notre nouveau parc », explique M. Dominique.
Pour le directeur général d’Agrinova, Patrick Girard, il reste encore bien du travail à faire.
« On parle d’une mise en fonction en 2018, janvier ou février. Par contre, c’est motivant de voir la concertation du milieu dans le déploiement du projet innovateur », souligne-t-il.
Des entreprises ont déjà démontré leur intérêt. Parmi celles-ci, Biochar Boréalis qui travaille déjà à l’avancement du projet. Cette dernière devra également travailler au développement du marché pour le biochar.
« Il y a des minières qui se montrent intéressées, car il s’agit d’une secteur avec des besoins particuliers en matière de végétalisation du sol. Il y a également un potentiel au niveau de l’alimentaire, en raison des huiles que génèrent la technologie. Nous avons déjà entamé des discussions. Même si nous n’avons pas encore la technologie et que nous n’avons pas pu encore produire nous-mêmes un biochar, nous allons procéder à des essais dès le printemps en partenariat avec d’autres entreprises », souligne M. Girard.
L’approvisionnement en matière de biomasse forestière n’est pas un problème pour Agrinova. À plein rendement, le centre de recherches en mode préindustriel aurait besoin de 1 800 tonnes.
« Il ne s’agit pas de gros tonnages pour la première phase. S’il y a déploiement du mode industriel, nous parlons alors de 25 000 à 50 000 tonnes, cela dans un horizon de 3 à 5 ans », explique M. Girard.
Le projet qui est évalué à 7 910 875 $ sera dirigé par Agrinova. Le projet bénéficiera de l’aide des deux paliers de gouvernement. Le Gouvernement du Canada octroie un appui de 5 900 000 $, tandis que le Gouvernement du Québec apporte une aide à la hauteur de 1 255 875 $.
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