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HISTOIRE. La découverte d’une hache datant entre 5000 et 6000 ans sur un site en démolition à Mashteuiatsh a soulevé l’intérêt de plusieurs membres de la communauté, mais également des gens de l’extérieur.
Cette découverte n’est que le point d’amorce. Déjà en début de semaine, l’archéologue Érik Langevin a fait quelques sondages sur le site et chacun s’est avéré positif en démontrant des traces d’activités.
« Plusieurs choses rendent cette découverte exceptionnelle. L’objet n’est pas unique, car d’autres objets datant de 5000 à 6000 ans ont déjà été découverts au Lac-Saint-Jean. Par contre, ces objets-là ont toujours été découverts dans un contexte perturbé. Souvent trouvé sur la plage par des villégiateurs. L’artéfact est beau, mais sorti de son contexte initial, nous avons très peu de renseignements. De découvrir un objet dans sa position quasi initiale, dont l’endroit où nous l’avons trouvé n’a pas été perturbé, c’est une chance énorme. Nous avons retrouvé cette hache à l’endroit même où elle a été laissée. C’est cet élément qui rend la situation si spéciale », explique l’archéologue.
Les recherches se poursuivent
Le site situé au côté de la Caisse Desjardins abritait l’ancienne épicerie Axep. Les travaux de démolition n’étant pas terminés, l’équipe d’archéologues et les Pekuakamiulnuatsh ont trouvé une solution afin de permettre la continuité des travaux, mais également la protection du site en vue de poursuivre les fouilles.
« Pekuakamiulnuatsh Takuhikan était déjà conscient du potentiel du site avant d’amorcer les travaux de démolition. Une surveillance était assurée durant les travaux et l’entrepreneur avait été sensibilisé à ce sujet. Une fois l’objet découvert nous avons décidé de pousser plus loin les recherches afin de s’assurer de la validité des artéfacts », mentionne le directeur par intérim Infrastructure et services publics, Charles Jr. Raphaël.
Le conseil veillera à la sécurité des lieux, les travaux de retrait des fondations pourront se poursuivre, mais les tranchées seront sécurisées en raison du fort potentiel archéologique des lieux, car en quelques jours seulement, les archéologues ont fait de belles découvertes.
Bien qu’il soit trop tôt pour déterminer la durée et l’étendue des recherches, M. Raphaël souligne que lors des fouilles, le site sera sécurisé. Par contre, les gens pourront avoir un accès intéressant au lieu qui leur permettra de voir et d’échanger avec les archéologues sur place.
À la suite des travaux réalisés, Érik Langevin souligne qu’à l’intérieur des fondations se retrouvent énormément de matériel. Les recherches ont permis de déterminer également la quantité de sols à extraire. Par contre, ce n’est pas suffisant pour préciser le potentiel historique des lieux.
« Nous ne pouvons pas qualifier avec précision le potentiel du site. Pour y parvenir, une fouille partielle devra être faite. Selon moi, un mois de fouille avec 5 ou 6 personnes nous permettrait d’extraire une partie du site et à partir de ce moment nous pourrons avoir une véritable idée de ce à quoi on s’attaque », explique M. Langevin.
Mise en valeur
Les premières découvertes, dont la hache, seront déposées dans la collection de la Société d’histoire et d’archéologie de Mashteuiatsh qui aura comme mission de préserver et mettre en valeur ces découvertes.
« Le musée est très heureux de pouvoir accueillir à travers sa collection les pièces archéologiques qui ont été trouvées lors des recherches. Nous allons suivre de très près le projet afin de pouvoir faire l’interprétation des éléments trouvés afin que nous puissions le présenter dans son contexte à travers une exposition », explique Isabelle Genest, directrice de la Société d’histoire et d’archéologie de Mashteuiatsh.
Mme Genest ne cache pas que plusieurs questions n’ont pas de réponses. Les dernières découvertes pourraient peut-être permettre de trouver des réponses.
« Les recherches nous permettront peut-être de documenter la présence humaine sur une longue période, car plusieurs items remontent à l’époque de la présence de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Pour nous, il s’agit d’une belle occasion d’ajouter des éléments à l’histoire des Pekuakamiulnuatsh. »
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