Combattre sa dépendance aux drogues, à l’alcool ou aux médicaments est difficile. Il faut le faire un jour à la fois, mais surtout pas seul. C’est ce qu’ont compris deux ex-toxicomanes de la région aujourd’hui membres de Narcotiques Anonymes (NA).
Julie, une mère de famille monoparentale de 43 ans, a tenté à plusieurs reprises d’arrêter de consommer avant de rejoindre la fraternité. Elle vient de célébrer ses 10 ans d’abstinence grâce au soutien offert par l’organisme.
« J’ai souvent arrêté seule. Quand j’ai eu ma famille, je ne consommais plus, mais à un moment donné, j’ai recommencé. C’est là qu’a commencé ma descente aux enfers. J’ai fait une dépression et on a déménagé. Je me suis retrouvée sur l’assurance-chômage et durant cette période, j’ai décidé de demander de l’aide. Je suis allée en thérapie. C’est là que j’ai vu une affiche de NA avec la liste des réunions. J’y suis allé et ça m’a aidée à persévérer. »
Grâce aux échanges avec des gens qui ne consomment plus, tout comme elle, Julie dit avoir réappris à vivre.
« Ce qui m’a le plus aidée, ce sont les liens que j’ai faits avec des amis sur qui je pouvais compter et avec qui je pouvais me sentir moi-même. NA m’a appris l’amour de soi, à être honnête avec moi et accepter ma vulnérabilité. J’ai découvert qui je suis vraiment, j’ai évolué et j’ai appris à m’aimer. »
S’y prendre autrement
De son côté, Stéphane a rejoint le groupe d’entraide il y a 6 mois. À 36 ans, après des années de dépendance, il a compris que s’il voulait des changements dans sa vie, il devait s’y prendre autrement.
« NA m’a aidé à comprendre ce que je n’avais pas compris durant les thérapies que j’avais suivies. Je me suis rendu compte que seul, je n’étais pas capable de m’en sortir, que ma recette à moi ne fonctionnait pas. Ils m’ont donné une autre recette et j’ai ouvert mon esprit. »
Le jeune homme se limitait à assister aux réunions sans parrainage au début, puis a compris qu’il devait aller plus loin pour s’en sortir réellement. Il a finalement demandé à un autre membre de devenir son parrain pour aller plus loin dans sa démarche.
« Je ne suis plus seul. Je me tiens avec des membres. On se fait des soupers et on se voit régulièrement. On est heureux. On a autant de plaisir sans consommer. J’ai compris que je pouvais avoir beaucoup plus de plaisir sans drogue. J’ai décidé de m’abstenir de toutes les drogues. Il m’a fallu du temps avant de le comprendre, mais c’est la plus belle chose que j’ai comprise de ma vie. Et maintenant, je me lève en forme le matin. »